Venise en trottinette

Les visites touristiques, quand on a une autonomie de marche restreinte et qu’on n’est pas adepte du fauteuil, sont parfois une gageure !

L’année dernière nous avions fait un peu de tourisme en Bretagne et l’utilisation de la trottinette 3 roues Mobilandgo m’avait permis de suivre une cadence qui ne m’aurait pas été envisageable.

(voir le test)

Cette année, nous avions envisagé Venise : c’est tout plat… sauf les ponts !

Partir de Montpellier en avion semble difficile, à moins de faire une escale à Amsterdam (oui, Amsterdam, c’est le plus court quand on part de Montpellier), et à 4, la voiture semblait le plus raisonnable et le plus économique.

J’avais un peu prospecté à Montpellier le marché des trottinettes légères et mon choix s’était porté sur une « no name » Carbone  7kg pour 470 €, le risque étant qu’avec ses petites roues de 5 pouces elle n’accepte pas le pavage de la sérénissime, mais c’était ça où rester à la maison.

Pour le transport, pas de problème, pliée elle ne mesure que 100x20x15cm, et serait même rentrée sur la plage arrière une fois les poignées dévissées.

 

 

 

 

Première étape à Menton. Essais sur la Promenade du Soleil, puis montée dans les petites rues à la recherche d'un restaurant. Je frime un peu en allant plus vite que les autres : pour une fois, c'est eux qui sont derrière !

Beau soleil. Sans que ce soit la foule, il y a quand même du monde dans les rues, mais la trottinette passe sans accroc, en roulant au pas le frein moteur serait presque brutal !

Si mes souvenirs sont bons, le restaurant s'appelle "Olivo". Table en terrasse, trottinette pliée clic-clac sous la table.

 

 

 

Arrivée à Venise. On se procure les Pass 3 jours vaporetto. Nous attendons la personne chargée de nous emmener à notre location, près de la place Saint-Marc. SMS : elle a du retard. On attend une demi-heure près de l'arrêt de vaporetto. Je la guette et la vois apparaître, le portable à la main, sur le point de m'appeler. Je lui fais signe. Après des présentations en italo-anglais, nous la suivons dans Venise. Une fois dans l'appartement, je ne reconnais rien de ce qu'on avait vu sur les photos. Je suis pris d'un doute : et si ce n'était pas la bonne personne ?

Je lui demande si c'est bien l'appartement de Tomaso : non, c'est celui de Tom. Et elle n'est pas Annalisa mais MariLisa. Je lui donne mon numéro de contact. Elle s'arrange avec Annalisa qui nous cherchait désespérément. Finalement, nous arrivons au Corte Colonne. C'est bien là ! Deux étages à monter, entrée, cuisine, deux chambres, état impeccable, propreté ++, frigo garni. De vraies vacances, quoi !

Petite sortie vespérale où nous avons apprécié les deux parapluies offerts par notre hôte. Ce fut le seul jour de pluie. Ensuite, trois jours de promenade dans tous les quartiers de la ville.

Pas de balade en gondole mais la remontée du Grand Canal en vaporetto (clic-clac, la trottinette se plie et Romain la prend) avec quelques photos prises un peu au jugé.

. .

 

Passage obligé par la place San Marco

.

et le lendemain visite de l'exposition Jérôme Bosch au Palais des Doges. Pas besoin de faire la queue : la carte invalidité est un sésame qui nous amène directement à la caisse où l'on nous délivre deux billets gratuits (disabile e accompagnatore). Vestiaire gratuit où l'on peut déposer sac à dos et trottinette. L'ascenseur réservé nous amène au 2e étage, lieu de l'expo. J'ai été un peu déçu, les reproductions que j'avais pu en voir donnaient une impression de beaucoup plus de précision dans les détails… à moins que ce soient mes lunettes !

 

Ensuite, succession de ponts de canaux et de ruelles

. .

dont le pavage souvent usé et disjoint rend l'usage de la Carbone impossible. Heureusement, ce n'est pas souvent. En fait, 80 % des déplacements se sont faits sur deux roues (si l'on ne compte pas les ponts parce que, là, ça réduit sérieusement le pourcentage).

Le guide touristique annonce que de nombreux ponts sont aménagés ou munis d'élévateurs pour fauteuils… Oui, il y en a, mais pas beaucoup ! Je n'ai pas trop suivi les itinéraires sans barrière proposés par l'office de tourisme vénitien, ce qui explique sans doute cela. Mais il y en a, et parfaitement franchissables avec la Carbone.

Et puis il y a des "grands axes" ou l'on peut prendre de l'aisance, comme Viale Giardini, Via Garibaldi ou autres:

. .

 

 

Finalement, Venise en trottinette, c'est possible si l'on peut marcher un minimum.

Porter la très légère Carbone dans les escaliers n'exige pas d'efforts surhumains, les distances parcourues dans la journée sont toujours bien en deçà des capacités de la batterie, et la trottinette en elle-même (surtout décorée du macaron GIC) suscite plutôt le sourire que la réprobation.

Je n'ai eu qu'une seule remarque à laquelle je n'ai pas pensé à répondre "E monopattino per disabili". Pourtant, j'avais bien préparé ma phrase !